Galerie de portraits – Chapitre 1
Florencia, estancia La Serena : un refuge pour découvrir la Patagonie profonde
Florencia Ferrero nous raconte sa vie, dans le grand sud de l’Argentine, au bord du lac Buenos Aires, second plus grand lac d’Amérique du Sud.
Chaque année, des centaines de visiteurs empruntent la route 40, qui traverse l’Argentine de l’extrême nord au sud. C’est une aventure épique, dans laquelle chaque tronçon, chaque arrêt, devient un souvenir inoubliable mêlant paysages singulier et traditions bien ancrées dans le mode de vie argentin.
En Patagonie, plus précisément dans la province de Santa Cruz, à moins d’une heure de la frontière avec le Chili et à 20 minutes de la ville de Los Antiguos, se trouve l’Estancia La Serena. Ses fondateurs l’ont nommée ainsi, inspirés par le calme du lieu et ses paysages perdus dans le temps : l’horizon clair du lac de Buenos Aires et son ciel toujours limpide, large et infini, s’ouvrant sur la cordillère des Andes et les pampas battues par le vent.
« La Serena » a été fondée dans les années 90 par un couple belge – Les Michel et Géraldine de Cressonnières -, qui se sont installés sur place avec leur fille et leur chien, pour créer un complexe de cabanes et commencer à promouvoir les lieux afin de recevoir dans cet endroit unique des voyageurs internationaux. Ils avaient parcouru une bonne partie de la planète et ont décidé de s’y installer pour créer une nouvelle histoire de vie. En effet, les Cressonnières ont créé une communauté de chacareros européens en Argentine en fondant les « Estancias de Santa Cruz », une organisation dédiée à la promotion du tourisme dans la province du sud de l’Argentine du même nom. Ils sont restés dans la région jusqu’au début du siècle et en 2003, le ranch a été acquis par un groupe de cinq amies amoureuses de la nature, de la conservation de l’environnement, et du patrimoine argentin.
Florencia Ferrero (52 ans) est l’une d’entre elles et l’une des deux qui poursuivent l’aventure deux décennies plus tard. La diplômée en gestions de ressources environnementales a décidé sans effort d’attribuer ses saisons d’été – d’octobre à février – à La Serena. En effet, née à Buenos Aires, elle a toujours été liée au monde agricole de son pays. Lorsqu’elle était enfant, elle visitait fréquemment le ranch familial à Trenque Lauquen, au cœur de la «pampa». Cette affinité l’a également poussée à s’échapper à l’âge de 17 ans de la mégapole de Buenos Aires pour aller étudier en province, dans la ville de Santa Rosa de taille plus modeste. « Je suis une âme libre. J’ai beaucoup voyagé pour le travail », avoue Florencia à propos de ses voyages à travers le monde.
Un nouveau chapitre
Actuellement, L’estancia La Serena accueille tous types de voyageurs qui peuvent alors profiter de leur petite auberge. Ici, les visiteurs prennent généralement le petit-déjeuner et le dîner « à la Patagone » : le matin, café, thé ou chocolat, avec du pain grillé fait maison et garni de confiture de framboise, de cerise et d’abricots cultivés sur place ; Le soir, en entrée, des empanadas et, en plat principal, de la viande rôtie (le fameux asado argentin) ou des plats végétariens. Le vin ? Celui que Mercedes produit à Mendoza.
Aux alentours, Florencia explique qu’il y a deux grandes attractions : Le Parc National Patagonia, et le Parc Patagonia binational, situé lui à cheval sur l’Argentine et le Chili. Quelle est la différence entre les deux ? Le premier fait partie de l’inventaire des parcs nationaux argentins et permet des randonnées pédestres et équestres, qui peuvent durer un ou plusieurs jours. Le second est administré par la Fondation Rewilding Argentina, qui acquiert et récupère écologiquement des terres en Patagonie chilienne et argentine pour les rétrocéder aux états.
« Dans le Parc National Patagonia, on trouve tout un réseau de sentiers de difficulté variable, et vous pourrez camper ou être hébergés dans des refuges. Ce parc permet de rejoindre en véhicule ou à pied le Cañadón del Río Pinturas. Il est possible d’y aller en véhicule de tourisme et réaliser une randonnée en plongeant dans le fond du canyon pour atteindre les Cuevas de las Manos, explique Florencia. Elle fait référence au site archéologique classé patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO, possédant des peintures rupestres réalisées par les premiers colons de la région vers 7 350 avant JC. [Les grottes de Lascaux, dans le sud de la France, sont deux fois plus anciennes, remontant à 17 000 avant JC.]. « Nous sommes installés à 40 minutes du parc Patagonia, sur la route 40, au sud de la ville de Perito Moreno », souligne Florencia.
« Nous souhaitons offrir aux voyageurs un lieu confortable et accueillant, simple, ce n’est pas du luxe, mais ils y trouvent ici une attention particulière qui leur donne une certaine chaleur pendant leur séjour en Patagonie », explique Florencia en juillet, quelques mois avant le début de la saison, qui s’étend d’octobre à février.
Liens utiles :
Melissa, photographe à Los Antiguos
Les voyages YUNKA TREK EN PATAGONIE
Légendes des images :
1- Les soirs de nouvelle lune, des sorties de reconnaissance du ciel nocturne sont organisées à La Serena pour identifier les étoiles et les constellations. La sortie est confiée à la photographe Melisa Quintero.
2- De nationalité chilienne, Javier a commencé à travailler à La Serena en tant que gérant en 2022. « C’est un excellent grill et hôte ! » Florencia souligne et commente qu’il vit au ranch toute l’année. « Pendant la saison touristique, entre septembre et mai, il reçoit nos hôtes et cuisine même. Pendant les mois hors saison, il s’occupe des tâches d’entretien et d’amélioration car c’est un très bon menuisier », ajoute Florencia.
3- Depuis sa rive chilienne, le lac offre la possibilité de visiter les grottes de marbre au départ du petit port de Puerto Rio Tranquilo
4- Randonnée pour rejoindre à pied le site archéologique de Cuevas de las Manos.
5- La Serena, idéalement situé sur la rive sud du lac Buenos Aires, non loin du parc Patagonia.
6- Le lac Buenos Aires, second plus grand lac du continent après le lac Titicaca.